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Les programmes de parentalité préviennent la maltraitance des enfants : un examen

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Résumé

Cette méta-analyse a porté sur les programmes de parentalité visant à réduire le risque de maltraitance future des enfants. Les chercheurs ont fouillé les bases de données électroniques et la littérature grise englobant des articles publiés au 30 septembre 2013 inclusivement pour recenser les études sur lesquelles porterait éventuellement la méta-analyse. Les critères de sélection des études étaient les suivants : études contrôlées à répartition aléatoire (ECRA) comprenant au moins un groupe témoin et un groupe recevant l’intervention; programmes de prévention ciblant la maltraitance des enfants; groupe recevant l’intervention, dont des visites à domicile ou l’éducation des parents, et groupe témoin nécessitant les services standard d’une agence; essais multiples et données suffisantes pour mesurer les effets. L’analyse a englobé 37 études comparatives à répartition aléatoire portant sur 31 programmes. Les examinateurs ont utilisé une liste ConSORT modifiée pour évaluer la qualité méthodologique. L’analyse a porté sur 7 142 participants, et les échantillons comprenaient de 30 à 1 173 sujets. Les effets du programme ont été évalués à partir de cas de maltraitance d’enfants corroborés, de mauvais traitements infligés à des enfants et déclarés par leur auteur et du risque de maltraitance d’enfants. Les caractéristiques des participants et des interventions ont été codées à titre de variables modératrices.

Des 31 programmes qui ont été évalués, 29 ont fait ressortir des effets favorables au chapitre de la prévention des mauvais traitements infligés aux enfants, et, seulement 2, des effets défavorables. Si l’ampleur de l’effet des études variait, elle se chiffrait au total à 0,296. Les programmes de parentalité étaient associés à des facteurs de risque de maltraitance des enfants plus faibles, tels que l’inefficacité parentale (d = 0,612), et à des facteurs favorables plus élevés comme les aptitudes parentales favorables (d = 0,523). Cela dit, ils ont eu peu d’effets sur le stress et la dépression des parents. Les auteurs ont relevé les 5 variables modératrices suivantes qui ont eu un impact significatif sur l’écart entre les groupes : taille de l’échantillon, revenu national par habitant, catégorie de participants, application du programme et début précoce. La participation aux programmes de parentalité a été plus avantageuse pour les mères que pour les pères, tout comme pour les participants dans les pays en développement comparativement à ceux des pays développés. Les programmes de parentalité ont contribué à la prévention des risques de maltraitance ou à la réduction des risques de maltraitance des enfants selon les niveaux de risque familiaux. La participation à ces programmes a été la plus efficace au début ou au cours de la grossesse. Dans l’ensemble, l’analyse laisse entendre que la participation aux programmes de parentalité était associée à une diminution de la probabilité de maltraitance des enfants et du nombre de cas de négligence, de châtiments corporels, de discipline sévère, d’agressions psychologiques et de signalements corroborés de maltraitance d’enfants.

Notes méthodologiques

Les points forts de cette méta-analyse sont l’exclusion des études autres qu’à répartition aléatoire, l’analyse fondée sur les points forts des facteurs de protection contre la maltraitance des enfants et l’attention particulière accordée aux programmes d’éducation des deux parents accompagnés de visites à domicile. Au nombre des limitations, mentionnons les lacunes en matière de renseignements détaillés comme les caractéristiques particulières des participants et la catégorisation dans un certain nombre d’études examinées.