Research Watch

L’intervention de soutien en ligne à la parentalité semble prometteuse pour mobiliser les mères à risque et celles qui sont difficiles à atteindre

Année de publication
Revu par
Carolyn O'Connor & Bryn King
Citation
Baggett, K., Davis, B., Feil, E., Sheeber, L., Landry, S., Leve, C. & Johnson, U. (2017). A randomized controlled trial examination of a remote parenting intervention: Engagement and effects on parenting behavior and child abuse potential. Child Maltreatment, 22(4), 315-323.
Résumé

Cette étude en cours est un essai à répartition aléatoire en intention de traiter qui a pour but d’évaluer l’intervention de soutien en ligne à la parentalité – Play and Learning Strategies (PALS) (stratégies de jeu et d’apprentissage) – chez les familles à risque élevé. Baby-net est une adaptation du programme PALS en ligne à l’intention du public anglophone et hispanophone à faible revenu. Ce programme couvre l’acquisition de compétences, la pratique d’activités quotidiennes, l’enregistrement vidéo d’interactions mère-enfant et l’encadrement téléphonique accompagné de soutien personnalisé.

Les participantes ont été recrutées auprès de prestataires de services qui offrent des programmes d’intervention précoce et de soutien familial aux familles à faible revenu. En vertu des critères d’admissibilité, les participantes devaient se situer à l’échelon 130 %, ou moins, des lignes directrices fédérales sur la pauvreté. L’échantillon a été divisé en sous-échantillons des mères à risque élevé (n = 34) et à faible risque (n = 125) par l’application de la note de passage clinique de 166 du Child Abuse Potential Inventory (CAPI) (recensement de l’abus éventuel des enfants). Des évaluateurs impartiaux ont évalué et codé le comportement maternel selon les échelles d’interaction parent-enfant Landry (Landry Parent-Child Interaction Scales) au cours d’un enregistrement de 30 minutes des interactions mère-enfant. Le potentiel de maltraitance des enfants a été mesuré à l’aide de la sous-échelle en 77 critères du CAPI. Les participantes ont ensuite été affectées aléatoirement selon une des deux conditions suivantes : traitement d’évaluation de l’efficacité d’un programme d’acquisition de compétences et d’encadrement hebdomadaire à distance destiné aux parents (n = 83) ou contrôle, soit programme en ligne de contrôle de l’attention apportée aux jalons du développement de l’enfant (n = 76).

L’analyse des données comprenait des comparaisons entre les groupes en vue d’étudier la mobilisation par rapport au type d’intervention, ainsi que plusieurs modèles de régression pour déterminer l’incidence de la condition d’intervention, et de la portée, afin de prédire les changements des pratiques parentales et les risques de maltraitance de l’enfant. Les résultats indiquent un taux de mobilisation chez la majorité des participantes de 76 % des mères à faible risque et de 68 % des mères à risque plus élevé qui ont suivi au moins 9 séances d’intervention (sur 11). De plus, les chercheurs ont voulu déterminer si l’intervention donnait lieu à des comportements parentaux positifs et à une diminution éventuelle du risque de maltraitance des enfants. Les résultats prouvent que les mères à risque élevé traitées qui participaient le plus à l’intervention ont eu de meilleurs comportements parentaux favorables et diminué le potentiel de maltraitance des enfants comparativement aux autres mères. Le modèle a fait ressortir une variance totale de 31 % du comportement parental post-intervention.

Notes méthodologiques

Les interventions parentales à distance gagnent en popularité en raison de leur potentiel d’atteinte des familles à risque qui ont un accès limité aux services de soutien familiaux habituels tels que les programmes de visites à domicile. Il est donc important d’étudier la mobilisation des participantes et leur satisfaction à l’endroit des interventions en ligne, de même que leurs aptitudes à la parentalité et les résultats au chapitre de la maltraitance. Le recours à une étude à répartition aléatoire pose de solides assises méthodologiques. Ajoutons que le double insu a diminué le biais associé à la performance des participantes et celui de l’évaluation des experts. Cela dit, étant donné qu’il s’agissait d’un essai portant sur l’efficacité, les participantes ont été dotées d’ordinateurs portables à communication cellulaire, de sorte que les résultats peuvent ne pas refléter le degré de mobilisation dans le « monde réel ». Autre facteur de limitation de l’application généralisée des résultats : l’encadrement a été fourni par des chercheurs qui se concentraient fortement sur la fidélité. Il est possible que les agences communautaires qui recourent aux services de paraprofessionnels ne disposent pas des ressources ni ne peuvent offrir la formation permettant de mettre en œuvre des programmes comparables à plus grande échelle.