La présente étude porte sur le placement en milieu apparenté au sein de quatre types de familles : grands-parents esseulés (dont les enfants ont quitté le domicile familial), grands-parents en situation parentale, parent en ligne collatérale avec enfants et parent en ligne collatérale en situation parentale (Zinn, 2010). L’auteur avance que les liens biologiques sont plus solides et plus efficaces que les liens non biologiques, ce qui amène le parent-substitut à faire passer les besoins de l’enfant avant les siens.
Le chercheur a comparé des placements dans divers types de familles d’accueil apparentées sur les plans suivants : interruption du placement, caractéristiques de la communauté et caractéristiques de l’enfant. Ils ont noté des différences appréciables entre les familles et les enfants, plus précisément des différences de race et d’âge. Par exemple, « les enfants placés chez des grands-parents esseulés sont plus susceptibles d’être de race blanche (36,2 %) et moins susceptibles d’être afro-américains (55 %) que les enfants placés auprès d’un parent en ligne collatérale ». Les enfants placés auprès de grands-parents en situation parentale étaient plus jeunes que les enfants placés dans les autres types de familles d’accueil apparentées. Par ailleurs, les grands-parents en situation parentale vivaient plus près des parents biologiques de l’enfant que les autres types de familles d’accueil apparentées étudiés.
Afin d’examiner le lien entre le type de famille apparentée ayant accueilli les enfants et l’issue de la prise en charge, on a établi des modèles de risque pour les trois issues suivantes : interruption du placement, réinsertion dans le milieu familial et adoption ou tutelle subventionnée. Les résultats révèlent que le placement auprès de grands-parents en situation parentale est moins susceptible d’être interrompu et plus susceptible de se transformer en projet de vie permanent que les autres types de placements en milieu apparenté. Par ailleurs, il semble y avoir un lien étroit entre l’âge des parents-substituts apparentés et l’issue du placement; ainsi, chez les parents-substituts plus âgés, les interruptions de placement ont été plus nombreuses et l’évolution vers le projet de vie permanent, moins fréquente.
Dans cette étude, on a observé des différences appréciables entre les divers types de placements en milieu apparenté, et ces dernières ont influé sur la stabilité du placement. Ce sont là des distinctions importantes et fort pertinentes dont il convient de tenir compte en protection de l’enfance.
L’auteur prévient que les résultats ne sont pas forcément généralisables en raison de la petite taille de l’échantillon et de la spécificité géographique de son étude (menée en Illinois). En outre, il y va d’une deuxième mise en garde : comme les données proviennent des rapports des travailleurs sociaux affectés aux dossiers, elles peuvent être empreintes de préjugés (c’est-à-dire des biais) relatifs aux qualités du parent-substitut et aux caractéristiques de l’enfant.