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Taux de mauvais traitements vécus durant l’enfance : Comparaison de mesures auto-rapportées aux dossiers de services de la protection de la jeunesse

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Résumé

Les données provenant de mesures auto-rapportées sont couramment utilisées pour déterminer les mauvais traitements vécus durant l'enfance. Cette étude a examiné chez une population d'adolescents la validité d'instruments auto-rapportés mesurant les mauvais traitements qu'ils ont vécus durant leur enfance. Ceci a été fait de deux façons : 1) en vérifiant les signalements aux services de protection de la jeunesse (SPJ) d'un échantillon d'adolescents ayant été identifiés avant l'âge de deux ans comme hautement à risque de mauvais traitements et 2) en évaluant l'utilisation d'un instrument assisté par ordinateur (A-CASI) pour identifier l'historique de mauvais traitements vécus par les adolescents lors de leur enfance. Cet instrument comprenait des questions reliées aux expériences antérieures d'abus.

Les résultats indiquent que les taux rapportés de prévalence de mauvais traitements vécus par les adolescents lors de leur enfance étaient de 4 à 6 fois supérieurs à ceux documentés par les dossiers des SPJ : 21% d'abus physique rapportés par les adolescents, 9% d'abus sexuel, et 39% de violence psychologique. La concomitance entre les taux auto-rapportés par les adolescents et ceux des dossiers des SPJ variait de 63% pour la violence psychologique à 78% pour l'abus physique et 92% pour l'abus sexuel. Le haut taux de concomitance pour les abus physiques et sexuels était dû à un accord entre les adolescents et les dossiers des SPJ qu'aucun abus n'avait eu lieu.

Les mesures auto-rapportées de mauvais traitements vécus lors de l'enfance ont démontré une faible concomitance avec les dossiers des SPJ de mauvais traitements documentés. Ceci était dû au fait que les adolescents ont révélé de hauts taux de mauvais traitements précédemment non documentés lors de leurs entrevues. Quarante-quatre pourcent des adolescents interviewés n'ont révélé aucun mauvais traitement vécu lors de leur enfance dans des cas où les SPJ avaient déterminé que de l'abus physique, sexuel ou psychologique avait probablement eu lieu. La présence de facteurs motivationnels ont pu influencer la dissimulation de maltraitance des adolescents dans leurs réponses aux instruments auto-rapportés.

Les résultats suggèrent que l'utilisation de mesures auto-rapportées auprès d'adolescents, telles que le A-CASI, combinée aux dossiers des SPJ assure une plus grande précision pour mesurer les mauvais traitements vécus durant l'enfance que le recours à une seule de ces sources d'information.

Notes méthodologiques

The study data were generated from two Longitudinal Studies of Child Abuse and Neglect (LONGSCAN) consortium sites (N=350). One sample (n=186) was recruited from urban, university-based pediatric clinics when the recipients were younger than age 2 and receiving services for failure to thrive. The other sample (n=164) were children who were identified by the state public health program as being at high risk for poor medical and developmental outcomes. Adolescents were asked about their possible childhood maltreatment using the LONGSCAN self-report of physical, sexual, and psychological abuse based on the A-CASI format. Their caregivers completed the Child Behavior Checklist (CBCL) assessing their perceptions of the adolescents’ behavioral problems. Regression analyses examined: 1) prevalence rates of childhood maltreatment reported by adolescents during the A-CASI interview, the rates documented in the CPS records, and the concordance between them; 2) the rate of adolescent self-reports of childhood maltreatment compared to CPS findings of maltreatment; and 3) the comparative predictive validity of adolescent self-reports with CPS findings. Limitations of this study include a small sample size for a study of this type, the need to examine the characteristics and motivation of adolescents who fail to report documented childhood maltreatment, and the use of dichotomous categorization of occurrence and non-occurrence of childhood maltreatment.