Les enfants manifestent habituellement une vaste gamme de comportements sexuels au cours du développement normal de la sexualité. Cependant, ces comportements peuvent être problématiques quand ils sont inappropriés par rapport au développement ou potentiellement nuisibles pour l’enfant ou pour autrui. Les auteurs émettent l’hypothèse selon laquelle les violences sexuelles et la sexualité familiale sont les meilleures variables prédictives des comportements sexuels problématiques (CSP) et que les autres formes de maltraitance (p. ex., violence physique) sont plus fortement associées à des problèmes d’externalisation (PE). Les chercheurs ont utilisé les données secondaires tirées d’une étude qui a débuté en 2004. Sept-cent-cinquante-six familles dirigées vers un organisme de protection de l’enfance au Québec ont participé à la recherche originelle. La présente étude est centrée sur les enfants de six à onze ans et sur leur famille (n=188). Elle mesure les comportements internalisés et externalisés des enfants, leurs comportements sexuels, la sexualité de la famille, la négligence, la violence sexuelle envers les enfants et les expériences de ces derniers en ce qui a trait à la maltraitance verbale et physique. Les résultats suggèrent que les CSP sont plus fortement associés à la sexualité familiale (p. ex., dormir dans le même lit que le parent ou prendre son bain avec lui, être témoin de l’acte sexuel) alors que les PE sont plus fortement liés à la négligence (p. ex., absence de supervision parentale). La présence de violence verbale est la seule variable prédictive commune aux CSP et aux PE. Étonnamment, la violence physique n’est pas apparue comme une variable prédictive significative des PE.