De nombreuses études illustrent le risque élevé de problèmes socioémotionnels à court et à long terme chez les enfants qui ont été exposés à la violence conjugale (VC). La présente étude examine les perceptions que les frères et sœurs ont de la relation entre la mère et l’enfant et cherche à savoir si les opinions diffèrent selon les modèles d’adaptation. Les participants, y compris les familles ayant des antécédents de VC et au moins deux enfants âgés de 5 à 18 ans ont été recrutés grâce à des annonces dans la communauté. Les chercheurs ont cherché à établir des liens entre plusieurs variables (p. ex., les problèmes d’externalisation et d’internalisation des enfants, la qualité de la relation entre frères et sœurs, la qualité de la relation entre la mère et l’enfant). Au total, cinq modèles d’adaptation ont émergé. La différence remarquable entre les groupes de frères et sœurs plus jeunes et les plus âgés est le degré d’estime de soi. Les résultats suggèrent qu’en vieillissant, les enfants prennent de plus en plus conscience de leurs difficultés de comportement et ont une perception moins favorable d’eux-mêmes. Les chercheurs ont découvert que les relations entre l’enfant et la mère et entre les frères et sœurs jouaient un rôle significatif, mais différent en ce qui a trait aux modèles d’adaptation. Les frères et sœurs plus jeunes et plus âgés asymptomatiques ont déclaré avoir des relations plus chaleureuses avec leur mère. L’absence d’hostilité dans cette relation est particulièrement importante pour les frères et sœurs plus âgés. De la même façon, la relation plus chaleureuse et moins hostile entre frères et sœurs est importante en ce qui a trait à la distinction entre les modèles d’adaptation. Les auteurs suggèrent que les résultats ont d’importantes conséquences cliniques et permettent de mieux comprendre les trajectoires développementales chez les frères et sœurs dans les familles violentes.