Cette étude examine la relation entre la négligence pendant l’enfance et la manifestation de symptômes de traumatisme pendant la période préscolaire. L’échantillon final comprend 105 enfants, soit 72 enfants non négligés et 33 enfants qui ont subi de la négligence. Tous sont caucasiens et francophones et vivent au Québec. Les enfants négligés ont été recrutés à partir des agences de protection de l’enfance et recevaient tous des services pour négligence au moment de l’étude. Le groupe témoin d’enfants non négligés a principalement été recruté parmi les familles socioéconomiquement défavorisées dans la collectivité. Les deux groupes présentent peu de différences en ce qui a trait aux principaux indicateurs démographiques comme le genre, l’âge de l’enfant, la proportion de mères recevant de l’aide sociale ou le revenu familial annuel. Les chercheurs ont observé les dyades mère-enfant une fois à la maison et une fois à l’occasion d’une visite filmée en laboratoire. Les mesures de symptômes de traumatisme ont été effectuées par les mères et les enseignants. Les résultats indiquent que selon les déclarations des enseignants, les enfants qui avaient subi de la négligence manifestaient davantage de symptômes de stress post-traumatique et de dissociation que les enfants non négligés. Il est intéressant de noter que les déclarations des mères n’indiquent pas de différences entre les deux groupes quant aux symptômes de traumatismes. Les dyades mère-enfant du groupe d’enfants négligés font preuve d’une communication affective de moins bonne qualité que celle du groupe d’enfants non négligés. Les régressions hiérarchiques révèlent qu’en tenant compte de la contribution de la négligence de l’enfant, les enseignants déclarent un lien entre la communication dyadique de moins bonne qualité entre la mère et l’enfant et un nombre plus élevé de symptômes de stress post-traumatique chez ce dernier. Les auteurs concluent qu’il serait utile d’étudier la négligence des enfants selon la perspective des traumatismes subis.