Il est de plus en plus normal pour les jeunes de retarder leur transition vers l'âge adulte et de prolonger leur dépendance envers leur famille afin de poursuivre leurs études ou de travailler. Les jeunes pris en charge peuvent manquer de soutien social pendant cette transition.
Les chercheurs de la présente étude ont utilisé des données représentatives sur le plan national du National Survey of Child and Adolescent Well-being (NSCAW) [Enquête nationale sur le bien-être des enfants et des adolescents] et se sont penchés sur le fonctionnement des jeunes Américains en âge d'effectuer la transition vers l'âge adulte et qui ont été pris en charge par les services de protection de la jeunesse à l'adolescence. Les chercheurs ont évalué ces jeunes à cinq occasions entre l'âge de 12 et 15 ans (entrevue de référence) et de 18 à 21 ans (n = 620). Ils ont étudié les liens entre la situation sociale défavorisée, les risques psychosociaux et la présence d'un problème de santé mentale d’une part et la prise en charge par la protection de la jeunesse et les résultats à l'âge adulte d’autre part. Tout au long de l'étude, les chercheurs ont utilisé de nombreux indicateurs du bien-être, notamment les facteurs liés aux caractéristiques démographiques, le placement à l'extérieur du foyer, le fait de vivre avec un donneur de soins, les difficultés économiques, la situation de famille (mariage ou union libre), le fait d'être parent et les activités criminelles. Les chercheurs ont également évalué les risques de problèmes de santé mentale grâce à de nombreux questionnaires.
Les résultats indiquent que 45 % des personnes qui composent l'échantillon sont à risque de problèmes de santé mentale ou aux prises avec un problème de ce type. Les chercheurs ont comparé la répartition des caractéristiques démographiques et psychosociales des jeunes qui composent l'échantillon (par exemple le sexe, la race, l'origine ethnique, la pauvreté, la situation de vie) et qui souffrent d'un problème de santé mentale et celles des jeunes qui n’éprouvent pas ce type de problème. Le nombre de femmes ayant rapporté des problèmes de santé mentale est significativement plus élevé que le nombre d'hommes. De plus, les jeunes sans emploi qui avaient été arrêtés au cours de la dernière année étaient significativement plus susceptibles de rapporter un problème de santé mentale. L'analyse a posteriori a permis de découvrir que les jeunes qui vivaient seuls (sans partenaire ou donneur de soins) étaient ceux qui couraient les risques les plus élevés de problèmes de santé mentale, surtout lorsqu'ils vivaient avec leur enfant.
Les chercheurs ont procédé à d'autres analyses utilisant la régression logistique multivariée afin de déterminer l'influence des problèmes de santé mentale sur les résultats des jeunes adultes, y compris les arrestations, l'emploi, la situation de famille et le fait de devenir parent, au-delà de l'effet des facteurs de risques démographiques et psychosociaux. Ils ont découvert que les arrestations étaient le seul résultat chez les jeunes adultes pour lequel le risque de problème de santé mentale était significatif. Comparés aux jeunes sans problème de santé mentale, les jeunes à risque de ce type de problème étaient quatre fois plus susceptibles d'avoir déjà été arrêtés.
En l'absence d'un groupe témoin dans les données du NSCAW, les chercheurs ont comparé les caractéristiques des jeunes de cette étude avec celles des jeunes en transition vers l’âge adulte dans la population générale en se basant sur les rapports du recensement américain et sur plusieurs études épidémiologiques. Les différences entre l'échantillon du NSCAW et les groupes témoins indiquent plusieurs vulnérabilités. Par rapport aux jeunes de la population générale, ceux de l'échantillon du NSCAW sont plus susceptibles de vivre des difficultés économiques, de se marier, d’avoir des enfants et d'être arrêtés. Les auteurs concluent que les services de santé et de santé mentale devraient tenir compte des transitions développementales et institutionnelles afin de répondre aux besoins des jeunes qui sont sur le point de passer à l’âge adulte et qui n’auront plus accès aux services de protection de la jeunesse.
The NSCAW survey is limited in some ways. Though a number of instruments were utilized to measure mental health status, all were self-report by youth, thus subjecting the data to both recall and response bias. In addition, data measuring educational outcomes were not available. By using comparison data from other sources, it is possible that the magnitude of differences between the NSCAW sample and the general population are under- or over-estimated.