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La thérapie cognitive comportementale : un traitement assez efficace pour les jeunes contrevenants en établissement

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Résumé

La plupart des cliniciens s'entendent sur le fait que le traitement d'un jeune antisocial devrait idéalement englober la famille, la communauté et l'individu concerné. Cependant, pour les jeunes placés dans des établissements, c'est rarement faisable. Le traitement typique qui leur est offert, lorsqu'ils en reçoivent un, est une forme de thérapie cognitive comportementale (TCC). L'objectif de cette méta-analyse est de déterminer si la TTC réussit à diminuer la récidive chez les adolescents qui ont des problèmes de conduite et qui reçoivent des soins à l'extérieur du domicile (p. ex., centre de traitement, centre de détention ouvert ou fermé, foyer de groupe). Les analyses antérieures ont porté sur les populations d'adultes ou sur les adolescents vivant à la maison.

Les chercheurs ont consulté les bases de données électroniques pour trouver des évaluations des programmes de TCC destinés aux jeunes qui ont de graves problèmes de conduite. Ils ont retenu les études si : 1) le traitement avait des composantes cognitives et comportementales, 2) le groupe témoin recevait soit aucun autre traitement particulier que les services normalement offerts en établissement, soit une thérapie moins intensive, 3) l'étude portait sur des adolescents en établissement et 4) les indicateurs de résultats comportaient une mesure de la récidive. Comme les chercheurs ont limité l'analyse aux études bien conçues, ils ont considérablement réduit le groupe original de 94 études pour n'en retenir que 12 dont plus la moitié ne comprenait pas de groupe de traitement ni de groupe témoin. Étant donné l'utilisation généralisée de la TCC pour traiter les jeunes contrevenants, la rareté des études de qualité sur les résultats est déconcertante.

Examinée séparément, l'étude moyenne n'a pas révélé de différence significative entre les groupes. Cependant, en regroupant les résultats des études, les auteurs ont découvert des améliorations considérables après un suivi d'un an; l'efficacité de la TTC est de 10 % supérieure aux autres pour ce qui est de la diminution de la récidive. Cette petite taille de l'effet pourrait expliquer pourquoi une étude unique était peu susceptible de découvrir des effets considérables. Les résultats groupés n'ont pas révélé d'effets de traitement importants lors du suivi au bout de 6 et de 24mois. Un suivi six mois après couvre peut-être une période trop courte pour évaluer la récidive. Les auteurs attirent aussi l'attention du lecteur sur le fait que le résultat « aucun effet de traitement 24 mois après » devrait être interprété avec prudence parce qu'il se base sur un nombre relativement peu élevé d'études. Cela limite la capacité de la méta analyse à détecter les petites tailles d'effet. De plus, la méta analyse est plus susceptible d'être influencée par les résultats d'une étude dont les résultats divergent énormément de ceux des autres. Les biais relatifs à la publication peuvent aussi avoir influé sur les résultats.

Notes méthodologiques

This systematic review followed a prescribed and transparent method of retrieving, appraising and synthesizing empirical studies relevant to the research question. This study was vetted by both experts in the field of practice and by experts specializing in data synthesis methodologies. Systematic reviews of existing literature are increasingly being used to evaluate existing research evidence while addressing many of the biases inherent in narrative reviews. Systematic reviews differ from narrative reviews because they are more rigorous in information retrieval strategies; they follow an explicit and transparent criteria for appraising the quality of existing research evidence; they attempt to identify and control for different types of bias in existing studies; and they have explicit ways of establishing the comparability (or incomparability) of different studies.