La violence psychologique peut être difficile à corroborer et peut être considérée comme inhérente aux formes plus facilement corroborées de maltraitance comme la violence physique ou l’abus sexuel. Les jeunes ayant des antécédents de maltraitance sont à risque plus élevé de violence dans fréquentations puisqu’ils apprennent à s’adapter à des situations difficiles (p. ex., être blessés par des personnes aimées, constater que la maltraitance est une réponse en cas de problèmes interpersonnels). Les auteurs émettent l’hypothèse que la violence psychologique prédit uniquement la violence dans les fréquentations à cause de ses répercussions négatives sur l’évolution de la relation. De plus, ils prédisent que le traumatisme facilite ou explique cette association à cause de son lien avec le système de réaction du corps au stress. Cette étude examine le taux de violence dans les fréquentations chez les jeunes pris en charge par les services de protection de l'enfance (SPE), l’effet unique de la maltraitance psychologique sur l’expérience et la perpétration de la violence dans les fréquentations ainsi que les effets catalyseurs potentiels du traumatisme.
Un échantillon de 402 jeunes âgés de 14 à 17 ans pris en charge par les CPS et provenant d’une grande région métropolitaine a été constitué. Ces jeunes ont fait des autodéclarations concernant la maltraitance pendant toute la vie, les symptômes de traumatisme et les fréquentations qu’ils ont eues pendant l’année précédente. La plupart des jeunes ont déclaré avoir été maltraités sur le plan psychologique par leurs parents (55 % des garçons et 68 % des filles). Environ 50 % des jeunes avaient subi de la violence psychologique modérée et 30 % ont déclaré avoir subi des formes plus graves de violence. C’était souvent le parent du même sexe qui faisait preuve de violence psychologique. Trente pour cent des filles et 8 % des garçons ont déclaré avoir été victimes d’abus sexuels. Environ 25 % des garçons et des filles ont déclaré avoir subi des traumatismes importants. Sur les 85 % de jeunes qui ont déclaré avoir des fréquentations (qui commençaient en moyenne vers l’âge de 13 ans), la victimisation était cautionnée par 49 % des garçons et par 63 % des filles; la perpétration de la violence dans les fréquentations était cautionnée par 44 % des garçons et par 67 % des filles.
Les chercheurs ont mené une série d’analyses pour tester l’hypothèse selon laquelle la violence psychologique prédit la violence dans les fréquentations (en tenant compte des facteurs relatifs à l’âge, à l’ethnicité, au statut socioéconomique, au statut de pupille de l’État, à la durée de la prise en charge par les SPE et d’autres types de maltraitance) et pour vérifier si les symptômes de traumatisme facilitent la relation entre la violence psychologique et la violence dans les fréquentations. D’après les modèles statistiques préliminaires, la maltraitance émotionnelle prédisait uniquement la victimisation relative à la violence dans les fréquentations (à la fois pour les garçons et pour les filles) et la perpétration (uniquement pour les garçons). Cependant, selon le modèle final dans lequel les symptômes de traumatisme ont été ajoutés, les chercheurs ont découvert que la violence psychologique ne prédisait pas la violence dans les fréquentations. Ceci indique que le traumatisme facilite ou explique la relation entre la maltraitance psychologique et la violence dans les fréquentations. Cette étude démontre que la violence dans les fréquentations est probablement courante chez les jeunes pris en charge par les SPE et que la violence psychologique, à cause de son lien avec le traumatisme, est peut-être liée à la future violence dans les fréquentations. Surtout, cette étude suggère que les interventions qui diminuent les symptômes de traumatisme peuvent aussi considérablement diminuer la violence dans les fréquentations chez ces jeunes.
The final sample used in this study may make the findings difficult to generalize to the broader population of CPS-involved youth. Three urban CPS agencies identified a random list of over 1500 potential participants; however, only 640 were eligible for the study and several hundred chose to not participate. Criteria that made youth ineligible included: out of age range, developmental delay, absent without leave, and deemed to be in crisis (i.e., suicidal, in detention, or in extended treatment). Participants were ethno-racially diverse, identifying as ‘Two or More Ethnicities’ (32%), White (29%), Black (25%), Latin American (3%), Native (1%), and Other (10%). The length of time youth were involved with CPS ranged from .25 to 17 years for an average of five to six years. Youth who were society and crown wards were overrepresented in the sample. Thus, the results may not generalize to youth who never or only briefly experience placement in out-of-home care. The final model accounted for over 30% of the variance in dating violence. The magnitude of variance in dating violence accounted for by this model is unusually large.