Bien que les précédentes études se soient penchées sur le lien entre les abus envers les enfants et les résultats ultérieurs en matière de parentage, elles sont peu nombreuses à avoir spécifiquement étudié les tribus indiennes américaines. Cette étude visait à évaluer la relation entre l'adversité pendant l'enfance et les résultats ultérieurs en matière de parentage dans deux tribus indiennes américaines, particulièrement en ce qui a trait au rôle de la dépression chez les adultes et aux troubles liés à l'abus de substances. Un sous-échantillon de parents (n = 1 049 dans une tribu du sud-ouest et n = 1 172 dans une tribu des plaines du nord) tiré de l'importante étude communautaire American Indian Service Utilization and Psychiatric Epidemiology Risk & Protective Factors Project (AI-SUPERPFP) - a été sondé. Les chercheurs ont mesuré l'adversité pendant l'enfance à l'aide de a) la section sur les traumatismes de l'AI-SUPERPFP, b) la section sur la famille d'origine qui évaluait le comportement violent des donneurs de soins et c) la section portant sur les troubles à vie qui évaluait les troubles liés à la consommation de substances et les autres troubles psychiatriques à vie. Les chercheurs ont aussi évalué les indices du soutien social, les variables démographiques ainsi que les résultats en matière de parentage.
Le fait d'avoir subi de la violence physique pendant l'enfance diminuait significativement la satisfaction par rapport au parentage plus tard dans la vie dans les deux tribus, alors que les abus sexuels ne la diminuaient que dans la tribu du sud-ouest. Le fait d'avoir un père qui souffrait d'un problème de violence et d'avoir manqué de soutien social diminuait également la satisfaction par rapport au parentage plus tard dans la vie. Une histoire de violence physique pendant l'enfance avait aussi cet effet sur les deux tribus lorsqu'on ne tenait pas compte des troubles liés à la consommation abusive de substances. Les résultats suggèrent que l'intervention devrait inclure un soutien social concret, accorder de l'attention aux mères et aux pères dans leur rôle de parent et cibler les troubles de consommation de substances.
L'étude comprenait des covariables potentiellement importantes comme l'âge, l'éducation, le nombre d'enfants, les symptômes dépressifs actuels, les expériences de violence physique et de négligence et les relations familiales négatives. De plus, les entrevues diagnostiques normalisées qui permettaient d'inclure les variables spécifiques aux troubles dans des modèles multivariés de résultats relatifs au parentage faisaient aussi partie de l'étude. Les limites de l'étude étaient les suivantes a) l'étude élargie ne portait ni sur l'abus de l'enfant ni sur les résultats relatifs au parentage, b) les mesures normalisées n'étaient pas utilisées pour la maltraitance et c) les résultats en matière de parentage étaient basés sur des autodéclarations qui n'ont pas été évaluées à l'aide de critères plus objectifs. Ce dernier point en particulier constitue une limite importante pour cette étude puisque la satisfaction envers le parentage n'est pas une mesure qui a été validée et qu'elle a été créée uniquement pour être utilisée dans le cadre de cette étude.