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Résultats prometteurs de la prestation de services de lutte contre la pauvreté avec une approche de réponse différentielle

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Résumé

Au début des années 1990, les systèmes de protection de l’enfance aux États-Unis ont commencé à modifier leurs politiques et leurs pratiques relativement à leur réaction aux signalements de maltraitance et de négligence envers les enfants. Quelques États ont commencé à implanter des systèmes à filières multiples dans lesquels les cas à faible risque étaient traités en suivant une filière d’évaluation sans enquête communément appelée réponse différentielle (RD). Depuis les années 1990, de nombreux États ont mis en place diverses formes d’approches de RD.

La présente étude a évalué les effets à long terme de la prestation de services de lutte contre la pauvreté aux familles ayant fait l’objet de signalements pour maltraitance envers les enfants dans le système de protection de l’enfance d’un État du Midwest qui avait mis en œuvre la RD. Le projet pilote a examiné l’efficacité de la RD, 14 des 20 comtés participant à une expérience sur le terrain avec assignation aléatoire à un groupe expérimental ou témoin. L’hypothèse principale de l’étude était la suivante : les services de lutte contre la pauvreté (c.-à-d. logement, nourriture, vêtements et services de transport) pour les familles dont les signalements de maltraitance sont acceptés (ou retenus) réduiraient les signalements retenus de maltraitance et les retraits d’enfants à l’avenir. Une deuxième hypothèse était que l’approche de la RD réduirait les futurs signalements retenus pour la maltraitance ainsi que les retraits d’enfants. Dans le système de RD de cet État, les familles évaluées pour la filière familiale recevaient des niveaux plus élevés de services de lutte contre la pauvreté que les familles dans la filière d’enquête traditionnelle.

Les données longitudinales ont été collectées à partir du système SACWIS de l’État. L’unité d’analyse était la famille qui a été assignée aléatoirement à un groupe expérimental (2 605 familles) ou à un groupe témoin (1 256 familles) de 2001 à 2002. Les familles étudiées ont été suivies à partir de 1999 (avant l’affectation à l’étude) jusqu’en 2010 (après le contact final avec les intervenants). Des renseignements supplémentaires ont été recueillis auprès d’un sous-échantillon de familles (434 dans le groupe expérimental et 208 dans le groupe témoin) qui comprenaient des données sur les services matériels reçus par les donneurs de soins. Les résultats de l’étude ont montré que l’approche RD était liée à une augmentation des services de lutte contre la pauvreté offerts aux familles. Les auteurs ont rapporté une augmentation relative de 170 % de la proportion d’ouvertures de cas pour recevoir des services (groupe expérimental : 38,0 %; groupe témoin : 14,1 %) dans le groupe expérimental. Les analyses des risques proportionnels de Cox utilisant le sous-échantillon des données ont montré une interaction significative entre le statut socioéconomique, les services matériels, les signalements retenus par les SPE et le retrait des enfants. Aucune interaction significative n’a été trouvée pour le groupe témoin, alors qu’une interaction statistiquement significative a été observée dans le groupe expérimental, indiquant qu’une assistance matérielle aux familles de faible SSE était associée à des taux plus faibles de nouveaux signalements aux SPE.

Notes méthodologiques

Bien que les résultats de cette étude soient prometteurs, il faut mentionner certaines limites, comme que les taux élevés de signalements antérieurs aux SPE retenus et les retraits d’enfants antérieurs parmi les familles du groupe témoin, même si des récurrences ont été observées dans les groupes expérimentaux et témoins. Une autre limite est le manque de clarté de certaines variables, à savoir la façon dont la variable principale des services matériels a été pondérée par les auteurs.