Les chercheurs de la présente étude ont utilisé des méthodes mixtes et ont procédé à des analyses statistiques et à des entrevues auprès des familles afin de déterminer l’influence des modèles d’intervention différentielle sur la pratique en protection de l’enfance et sur les résultats des cas impliquant la violence familiale (VF). En d’autres termes, ils ont cherché à comparer le résultat d’une évaluation et d’une intervention personnalisées chez les familles exposées à la violence familiale et chez celles qui étaient victimes d’autres formes de maltraitance. L’étude a été menée dans cinq agences de protection de l’enfance dans le sud et l’est de l’Ontario pendant 18 mois.
Les auteurs ont constaté que la plupart des cas de VF étaient signalés par la police; que les nouveaux dossiers bénéficiaient d’une intervention plus longue et plus intense que les dossiers rouverts; que les interventions étaient plutôt concentrées sur le parent victime (principalement la mère), et que peu, voire aucune intervention, n’ont concerné l’agresseur (principalement le père). Les enfants ont été moins référés aux services d’aide pour traiter les préjudices émotionnels que ce à quoi les auteurs s’attendaient.
Les familles non blanches étaient surreprésentées. Les auteurs ont souligné les facteurs systémiques en ce qui a trait à l’insuffisance des intervenants en protection de l’enfance (ex. les temps d’attente pour les services de santé mentale pour les enfants; les intervenants en protection de l’enfance habilités à entreprendre une intervention ou à effectuer le suivi auprès de l’agresseur en cas de VF). Ils concluent que beaucoup d’interventions en VF sont déterminées par le comportement de la mère, en particulier lorsqu’elle prend des mesures pour quitter l’agresseur ou pour éloigner les enfants de lui.
Does differential response make a difference: Examining domestic violence cases in child protection services
Child and Family Social Work, 20(1), 83-95.
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